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Photo du rédacteurAude Rey

Nouvelle série d'articles : TopoTypo - L'Hyperacousie


Dans cette série d’articles, nous vous proposons de faire un zoom sur ce que revêt la notion de handicap. Au travers de la loi datant du 11 février 2005 reconnaissant l’existence de différentes typologies, de nombreux troubles, affections ou pathologies font aujourd’hui partie du champ du handicap. L’élargissement de cette notion a permis de prendre en compte un large spectre de troubles, plus ou moins rares et méconnus.


Ainsi dans cette série, chaque article sera l’occasion de (re)découvrir une situation de santé pouvant faire l’objet d’une RQTH (Reconnaissance en Qualité de Travailleur Handicapé). Cette reconnaissance administrative, gérée par la MDPH et strictement rattachée au domaine professionnel, donne accès à un ensemble de droits spécifiques permettant d’assurer une meilleure inclusion professionnelle en agissant sur l’adéquation santé / poste.

Poursuivons cette découverte par l’hyperacousie : déficience auditive pouvant être reconnue comme un handicap.


Connaissez-vous l’hyperacousie ?

L’hyperacousie est un trouble auditif associé à une sensation d’intolérance aux sons et bruits ambiants, perçus de manière anormalement forte. Ce trouble peut être unilatéral ou bilatéral, autrement dit, il peut affecter une ou les deux oreilles.

Pour les personnes atteintes d’hyperacousie, certains sons de la vie quotidienne deviennent insupportables alors même qu’ils font partie de notre environnement sonore : sonnerie de téléphone, bruits de clavier, bruits de vaisselle, aspirateurs ou encore rires…

Ce trouble peut être dû à une exposition prolongée à des bruits dangereux pour l’audition ou à un traumatisme auditif. Dans ce cas, ils sont souvent les premiers signes d’une perte d’audition progressive.

En France, l’hyperacousie concerne près de 40% des personnes atteintes d’acouphènes et touche aussi bien les hommes que les femmes, sans distinction d’âge.

Comment le diagnostiquer ?

À l’aide de questionnaires, un audiologiste mesure le niveau d’intolérance et de gêne occasionnée par un environnement sonore spécifique et décèle le niveau d’intensité des sons perçus par le patient.

Suivant le diagnostic, ce trouble auditif peut ouvrir droit à une Reconnaissance en Qualité de Travailleur Handicapé, rendant possible l'adaptation de son environnement de travail.


Handicap & emploi

Les personnes atteintes d’hyperacousie peuvent mener une vie professionnelle ordinaire. Cependant, il arrive que leur trouble ait un réel impact sur leur bien-être au travail.


Certains bruits du quotidien sont quasi insoutenables (froisser un sac en plastique, ranger des assiettes, tourner les pages d’un journal, le cri d’un enfant, le ventilateur de l’ordinateur, le passage d’une ambulance…).


Afin d’imaginer les difficultés auxquelles peut être confronté un travailleur hyperacousique, projetons-nous quelques instants en situation professionnelle. Vous venez de recevoir un appel d'offre important et vous devez l'analyser afin d'en présenter les objectifs et enjeux lors de la prochaine réunion d'équipe qui se déroule en fin de journée. Cette tâche, ordinaire en milieu professionnel, nécessite de l'attention et beaucoup de concentration. Votre bureau n'est pas en plein milieu de l'open space mais vous êtes à proximité de l'imprimante et de la machine à café. Vous devez donc accomplir cette tâche en gérant en parallèle le bruit de l’imprimante, les discussions de vos collègues, les rires, et le bruit de la machine à café, mais également les papiers froissés par votre collègue dont le bureau se situe pourtant à plusieurs mètres, le bruit de son clavier d’ordinateur ou encore le tapotement de son stylo contre la table. Tous ces bruits auxquels les autres salariés ne prêtent pas attention deviennent pour vous trop forts, trop prégnants pour en faire abstraction, et donc troublent votre concentration et votre capacité de travail. C’est en cela que l’environnement professionnel peut constituer une contrainte pour une personne atteinte d’hyperacousie.

Ainsi, et à force d’exposition, les personnes atteintes de ce trouble peuvent ressentir du stress, de la fatigue, des difficultés à se concentrer et à effectuer des tâches de la vie quotidienne (conduire, faire la vaisselle, imprimer des documents, manger au restaurant…) entraînant, dans certains cas, l’évitement d’activités sociales, pouvant conduire à un sentiment d’isolement.


Alors, quelles bonnes pratiques mettre en place pour favoriser l’inclusion ?

Parce qu’il n’existe pas de solutions toutes faites et adaptées à tous, il est avant tout essentiel d’interroger la personne afin de bien comprendre ses besoins et de proposer des adaptations en conséquence. Pour autant, la plupart des personnes atteintes de ce trouble n’auront besoin d’aucun aménagement spécifique. Quelques bons réflexes peuvent néanmoins s’avérer utiles. Nous vous proposons donc quelques idées issues de nos expériences terrain.

Quelques exemples de bonnes pratiques permettant de proposer un environnement favorisant l’inclusion :

- Éviter les open space, privilégier les bureaux individuels ou partagés à faible capacité (2 ou 3 collaborateurs), les espaces éloignés du bruit

- Proposer un ou des espaces favorisant le calme/confort acoustique (ex : salle de repos, cabine acoustique...)

- Parler à tour de rôle lors des réunions et moment informels

- Éviter dès que possible les bruits parasites (stylo, ongles sur la table…)

- Proposer des activités communes et temps off adaptés (endroit calme) favorisant la participation et l’intégration de votre collaborateur

- Attention cependant à ne pas forcer la personne à participer aux temps informels. Si elle refuse, ce n’est surement pas pour des raisons personnelles, mais probablement car l’exposition au bruit lui semble difficile à supporter. Il est alors important d’écouter ses besoins et surtout de respecter ses choix.

Ces bonnes pratiques ne sont évidemment pas exhaustives et doivent être interrogées au regard du contexte. Comme pour toute situation de handicap, le plus important est avant tout de rester à l’écoute de son collaborateur et de réfléchir ensemble à des solutions répondant à SES besoins !



Pour en savoir plus sur le sujet, n’hésitez pas à contacter Handifeel’s !



Nous accompagnons vos collaborateurs dans le montage de dossiers RQTH, dans la formation et sensibilisation au handicap et dans le maintien en emploi au travers des recherches de solutions d’aménagements de poste.


L'équipe HANDIFEEL'S


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