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Photo du rédacteurAude Rey

De l'histoire aux différentes typologies de handicap - 2ème partie

Dernière mise à jour : 30 mai


La première partie de notre article portait sur l’histoire du handicap et l’évolution de sa définition au fil du temps. Parmi les différents constats posés, nous notions que, bien que le handicap existe depuis la nuit des temps, il avait fallu attendre 2005 et sa loi sur « L'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées »pour qu’une nouvelle approche du handicap émerge et que de nouveaux « concepts » soient introduits, parmi lesquels la reconnaissance du « handicap psychique ».


Cette évolution nous conduit donc vers la seconde partie de notre article destinée aux différentes typologies de handicap. Mais qu’entend-on par là ? Qu’est-ce qu’une typologie de handicap ? Existe-t-il vraiment plusieurs types de handicap ?


Lors de nos formations « sensibilisation handicap », nous abordons toujours le sujet sous forme de brainstorming afin de donner la parole, libérer la parole et les préjugés afin de mieux reconstruire. Comme nous le disons souvent « n’ayez pas peur de dire ce que vous pensez car vous n’êtes pas les seuls ! Et si vous voulez faire évoluer vos représentations, il est impératif d’agir sur les anciennes, donc nous vous écoutons !». Juste pour l’anecdote, nous avons réalisé une sensibilisation handicap au sein d’une entreprise adaptée de la région. Cette formation n’était pas destinée aux managers mais aux salariés eux-mêmes ! Car oui, être en situation de handicap ne vous empêche pas d’avoir des préjugés sur le handicap et de ne pas être bienveillant envers vos collègues de travail ! Bref, revenons à notre sujet. Il existe donc plusieurs grandes typologies de handicap classifiées par l’OMS. Nous n’allons pas ici en donner une définition médicale, précise et exhaustive, car de nombreux sites ont déjà fait ce travail, mais nous souhaitons les identifier afin que chacun prenne conscience que tout un chacun peut être concerné ! N’oubliez pas, 1 personne sur 2 connait ou connaitra au cours de sa vie une situation de handicap, que celle-ci soit temporaire ou durable.


Démarrons cette présentation par la typologie de handicap la plus connue et, nous le verrons, finalement, souvent méconnue : le handicap moteur !


Handicap moteur : (ou déficience motrice) recouvre l’ensemble des troubles (troubles de la dextérité, paralysie, …) pouvant entraîner une atteinte partielle ou totale de la motricité, notamment des membres supérieurs et/ou inférieurs (difficultés pour se déplacer, conserver ou changer une position, prendre et manipuler, effectuer certains gestes). Les causes peuvent être très variées : maladie acquise ou génétique, malformation congénitale, traumatisme dû à un accident, vieillissement… On recense en France environ 850000 personnes concernées par cette typologie de handicap. Le handicap moteur est très souvent associé à une personne sur un « fauteuil » mais, dans la réalité, la majorité des handicaps moteurs, tout comme la majorité des handicaps, sont invisibles ! Mal de dos, problème de hanche, sciatique, lombalgie, fibromyalgie, troubles muscolo-squelettiques (TMS), etc. les maux concernés par cette catégorie sont grands. Et même si nous ne pouvons assurer que ces troubles ouvriront, de fait, droit à une RQTH, nous savons par expérience, parce-que nous avons croisé ces personnes, que nous les avons accompagnées dans le montage de leur dossier MDPH ou encore parce-que nous avons aménagé leur poste de travail (nous consacrerons un article à ce sujet) que des personnes voient leurs capacités réduites du fait de ces troubles et que leur environnement ne leur permet pas toujours de mobiliser l’ensemble de leurs ressources pour faire face. A ce sujet arrêtons-nous un instant sur le terme « environnement ». Dans notre article, nous souhaitons l’entendre au sens large c’est à dire au-delà d’un environnement physique qui, il est vrai, peut se montrer contraignant. Dans la réalité de nos interventions nous avons surtout rencontré une autre forme de résistance : l’environnement psychologique, humain. La portée de ses résistances, de ses croyances et a priori s’avèrent, en fait, aussi fortes que le côté physique et matériel. Combien de fois avons-nous entendu « il a une RQTH parce-qu’il a mal au dos ? Non mais ce n’est pas possible ! Moi aussi j’ai mal au dos et c’est pas pour ça que je suis handicapé ! ». Je sais que cette situation va faire écho chez un certain nombre d’entre vous car, malheureusement, nous avons tous été témoins de ces scènes où, encore une fois, on vient apporter un jugement sur quelque chose que l’on ne connaît pas. Mais les conséquences de ces mots peuvent être aussi graves qu’un poste de travail mal aménagé car, si l’on réfléchit, à travers notre positionnement négatif, on condamne son collègue, son ami(e), un proche à continuer à vivre avec la douleur, à prendre des anti-inflammatoires tous les soirs pour faire face la journée, pour quoi au final ? Parce-qu’on préfère continuer à vivre sur des préjugés et des stéréotypes ? Mais, in fine, interrogeons-nous : en quoi le fait que l’Autre soit reconnu travailleur handicapé change mon quotidien ? Qu’est-ce-que ça change pour moi ? Et surtout qu’est-ce que ça pourrait changer pour lui ?


Cette réflexion concerne en réalité toute les typologies de handicap mais s'est spontanément développée ici, dans ce chapitre sur le handicap moteur, car je pense qu’au final elle constitue la typologie de handicap la plus méconnue. Le handicap invisible fait peur et, comme nous le disions en introduction de notre précédent article, si la personne n’est pas en fauteuil alors c’est qu’elle a forcément un handicap très lourd, c’est qu’elle a forcément un handicap mental ! Alors oui, les mentalités évoluent et de plus en plus de personnes sont sensibilisées et travaillent au quotidien pour faire évoluer les choses. Mais la route reste encore longue et nous devons continuer de parler, d’exposer les préjugés pour qu’ils apparaissaient en tant que tels dans l’inconscient collectif et que l’on puisse alors démarrer le travail de déconstruction/reconstruction.


Après cette longue présentation du handicap moteur, parlons maintenant des autres typologies :


Handicap auditif : le handicap auditif atteint des personnes atteintes de surdité, qui est un état pathologique caractérisé par une perte partielle ou totale du sens de l’ouïe. Ce handicap peut être présent dès la naissance ou acquis durant la vie de la personne. Les causes de la surdité peuvent être génétiques, virales ou parasitaires (pendant la grossesse), dues à des maladies comme la méningite, toxicité médicamenteuse, ou encore de causes accidentelles ou par un traumatisme sonore. Plus de 4 millions de personnes sont atteintes de handicap auditif en France, dont près de 300 000 sont malentendantes profondes à sourdes.


Handicap visuel : les personnes en situation de handicap visuel sont atteintes de cécité(personnes aveugles), ou de malvoyance. Les causes peuvent être des maladies comme la cataracte (opacification d’une lentille interne) ou le glaucome (touchant le nerf optique), ou héréditaires. On estime le nombre de malvoyants en France à 1,7 millions, dont plus de 300 000 malvoyants profonds à aveugles.


Handicap mental : l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit le handicap mental, ou déficience intellectuelle, comme « un arrêt du développement mental ou un développement mental incomplet, caractérisé par une insuffisance des facultés et du niveau global d’intelligence, notamment au niveau des fonctions cognitives, du langage, de la motricité et des performances sociales ». Il touche 1 à 3% de la population générale, avec une prépondérance de sexe masculin. Les causes du handicap mental sont multiples (à la conception, pendant la grossesse, à la naissance, maladie, traumatisme crânien, accident du travail, etc.). L’Unapei estime à 650 000 personnes vivant en situation de handicap mental.


Handicap psychique : le handicap psychique se distingue du handicap mental. Le handicap psychique, secondaire à la maladie psychique, reste de cause inconnue à ce jour (alors que le handicap mental a des causes identifiables). Il apparaît souvent à l’âge adulte alors que le handicap mental apparaît lui à la naissance. Les capacités intellectuelles sont indemnes. Nous consacrerons un article spécifique à cette typologie de handicap car, là encore, les préjugés sont forts et tenaces !


DYS : on regroupe sous “troubles Dys” les troubles cognitifs spécifiques et les troubles des apprentissages qu’ils induisent. Les troubles cognitifs spécifiques apparaissent au cours du développement de l’enfant, avant ou lors des premiers apprentissages, et persistent à l’âge adulte. On regroupe ces troubles en 6 catégories :


dyslexie et dysorthographie : troubles spécifiques de l’acquisition du langage écrit,


dysphasie : troubles spécifiques du développement du langage oral,


dyspraxie : troubles spécifiques du développement moteur et/ou des fonctions visuo-spatiales,


troubles d’attention avec ou sans hyperactivité : troubles spécifiques du développement des processus attentionnels et/ou des fonctions exécutives,


dyscalculie : troubles spécifiques des activités numériques, communément appelés

les troubles spécifiques du développement des processus mnésiques


Les traumatisés crâniens : la notion de traumatisme crânien ou traumatisme crânio-cérébral (TCC) couvre les traumatismes du neurocrâne (partie haute du crâne contenant le cerveau) et du cerveau. Les séquelles immédiates et à distance des traumatismes cranio-cérébraux sont souvent la conséquence des lésions engendrées sur le système nerveux central (cerveau et moëlle épinière cervicale). Sur le plan clinique il existe trois catégories principales de traumatismes crâniens : légers (sans perte de connaissance et sans fracture de crâne), moyens (avec une perte de connaissance initiale excédant quelques minutes ou avec fractures de crâne) et graves (avec coma d’emblée — sans ou avec fractures du crâne associées). Les causes principales sont : les accidents de la voie publique (environ 50 %), les accidents sportifs, les accidents de travail, les accidents domestiques, les agressions.


Maladie invalidante : toutes les maladies respiratoires, digestives, parasitaires, infectieuses (diabète, hémophilie, sida, cancer, hyperthyroïdie…). Elles peuvent être momentanées, permanentes ou évolutives. 


Maladies dégénératives : maladies souvent génétiques au cours desquelles un ou plusieurs organes sont progressivement dégradés


Troubles Envahissant du Développement et Autisme : l’autisme est un trouble envahissant du développement (TED) caractérisé par un développement anormal ou déficient, manifesté avant l’âge de trois ans, avec une perturbation caractéristique du fonctionnement dans chacun des trois domaines suivants : interactions sociales réciproques, communication, comportements au caractère restreint et répétitif.


Les troubles du spectre autistique (TSA) comprennent ainsi trois grandes catégories de diagnostics :


• le trouble autistique en tant que diagnostic clinique distinct, 


• le syndrome d’Asperger


• le diagnostic de trouble envahissant du développement non spécifié.


Selon les différentes sources, le nombre d’autistes en France est estimé entre 60 000 et 120 000 personnes, avec une proportion de 3 ou 4 garçons pour une fille. Plusieurs méthodes d’accompagnement parfois controversées existent. Le MAKATON (aide à la communication et au langage), la méthode TEACCH (structuration de l’espace et du temps), la méthode ABA (structuration du comportement) et le PECS (communication par l’échange d’images) sont les plus courantes.


Voilà ce que nous pouvions dire aujourd’hui sur ce vaste et passionnant sujet. Comme vous l’aurez compris, cet article n’est en rien exhaustif et, comme précédemment, nous vous invitons à aller compléter cette première approche par des lectures mais surtout des rencontres ! Les personnes en situation de handicap sont les mieux placées pour expliquer leur parcours, leur quotidien, leurs contraintes, leurs ressources et leurs objectifs !

N’hésitez pas à nous suivre sur LinkedIn et Facebook et retrouvez l'ensemble de nos prestations sur notre site. Et pour plus d'informations, contactez-nous !


NB : visuel créé par le C2RP.

21 270 vues1 commentaire

1 Comment


Unknown member
Mar 06, 2022

Merci pour les infos! A part des causes de l'handicap visuel citées ci-dessus, y a pas d'autres causes??

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