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Photo du rédacteurAude Rey

De l'histoire aux différentes typologies de handicap - 1ère partie

Dernière mise à jour : 22 nov. 2020


12 millions de personnes sont touchées par un handicap en France, soit 17.91% de la population, ! Je me suis dit que ça valait peut-être le coup d’en parler un peu….


Comme nous l’évoquions dans notre précédent article, parler handicap c’est bien souvent, bien trop souvent, penser fauteuil ou déficience intellectuelle (et je suis politiquement correcte en utilisant ce mot car, je peux vous assurer que, ce ne sont pas vraiment ces termes qui ressortent de nos discussions lors de nos différentes rencontres).


Or, il existe un grand nombre de typologies de handicaps, dont la très grande majorité est invisible (on parle généralement de plus de 80%) et dont il nous semble important de parler.


J’ai donc démarré cet article en le construisant en deux parties : l’histoire du handicap et les typologies mais, au final, le tout était trop long et j’avais peur de vous ennuyer ! J’ai donc pris le parti de le scinder en deux et de consacrer cet écrit à la partie historique.



LA PLACE DU HANDICAP DANS L’HISTOIRE


S’intéresser au handicap, parler du handicap, travailler sur la thématique du handicap nécessite, avant toute chose, de revenir à la genèse et de comprendre l’évolution des choses. Comment le handicap a-t-il évolué au fil du temps ?


La notion de Handicap existe depuis la nuit des temps mais sa compréhension et son appréhension demeurent encore complexes et souvent chargées de préjugés.


L'objet de ces quelques lignes, et de notre entreprise, n'est pas de refaire l'histoire mais clairement de construire, à vos côtés, celle de demain.


Avant d'expliquer notre approche et notre vision du handicap (je vous invite à consulter notre site), quelques mots sur sa définition et son évolution au fil du temps.


De l'antiquité à la moitié du XXème siècle, le handicap était considéré comme une chose négative, à exclure de la société. Les personnes en situation de handicap, peu importait leur origine, classe sociale, ou la nature de leur handicap, étaient donc purement et simplement non considérées, ou au mieux placées dans des institutions qui permettaient, non pas de les prendre en charge mais, de les cacher.


Lorsque l’on s’intéresse à l’étymologie du terme, on retrouve cette définition :


Handicap = « handicap » vient du terme anglais « hand in cap » (la main dans le chapeau), en référence à un jeu pratiqué au XVIème siècle en Grande-Bretagne qui consiste à échanger des biens à l'aveugle dont la valeur est contrôlée par un arbitre qui assure l'égalité des chances entre les joueurs. D’abord appliqué au monde de l'hippisme pour désigner la volonté d'imposer des difficultés supplémentaires aux meilleurs jockeys [….], c'est seulement à partir de 1980, que le terme Handicap est associé aux individus […].


Bien, soyons clair, cela fait plus de 10 ans que je travaille dans le domaine et je n’ai toujours pas vraiment compris le lien entre cette définition et les hommes et les femmes que je connais aujourd’hui et qui sont en situation de handicap ! Pour autant, il s’agit bien de la genèse du mot. Ce mot qui se heurte encore à beaucoup de préjugés, de stéréotypes, etc. enfin, d’inconnu quoi! Et c’est bien connu, l’inconnu fait peur et il est parfaitement inscrit dans l’inconscient collectif qu’il n’y a pas d’intérêt à aller se confronter à nos peurs, à les dépasser !


La seconde moitié du XXème siècle connaît pourtant une véritable mutation, notamment sur un plan politique avec l'instauration de la loi en faveur du handicap, et plus précisément en faveur de l'inclusion des personnes en situation de handicap au cœur même de la société et de sa vie économique.


Les choses avancent donc, lentement mais surement…enfin, c’est ce que l’on dit !


Sans entrer davantage dans les détails de l’histoire du handicap, voici juste quelques dates qui ont marqué les évolutions du rapport qu’entretient notre société avec le handicap.


Quelques dates repères


1957     Loi qui utilise pour la première fois le terme de « travailleur handicapé », qui aborde la notion de « priorité d’emploi », parle de « réadaptation, rééducation, et formation professionnelle », et définit enfin le « travail protégé ». A cette époque, « est considéré comme travailleur handicapé […] toute personne dont les possibilités d’acquérir ou de conserver un emploi sont effectivement réduites par suite d’une insuffisance ou d’une diminution de ses capacités physiques ou mentales ». Il semblerait que nous retrouvions ici notre préjugé de départ. Plus de 60 ans après, nous pouvons dire qu’il est sérieusement tenace !


1975    Loi « d'orientation en faveur des personnes handicapées », définit clairement 3 droits fondamentaux pour les personnes handicapées, enfants et adultes :


1. le droit au travail

2. le droit à une garantie minimum de ressource par le biais de prestations

3. le droit à l’intégration scolaire et sociale.


Elle impose par ailleurs que les bâtiments soient accessibles aux personnes en situation de handicap. Je vous laisse faire le constat actuel...


Enfin, cette loi élargit la notion de handicap et parle de « handicapés physiques, sensoriels ou mentaux ».


1987     Loi du 10 juillet 1987 « en faveur de l’emploi des travailleurs handicapés ». Elle instaure, entre autre, l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés, des mutilés de guerre et assimilés. Un taux légal d'emploi de 6% est imposé et l’AGEFIPH voit le jour.


L'appellation de "débile mental", utilisée dans les textes officiels et administratifs, est supprimée. Elle est remplacée par celle de "déficient intellectuel". Je trouvais important de rappeler cette petite évolution de langage !


2005     Loi pour « L'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » redéfinit le handicap dans son approche globale : « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant. » Avec cette définition, nous notons deux principales évolutions : d’une part, l’acceptation du postulat selon lequel l’environnement est responsable du handicap et donc, par réciproque, qu'en agissant sur l’environnement on peut agir, voire faire disparaitre le handicap. Et d’autre part la reconnaissance, enfin, de la maladie mentale, de la psychopathologie, comme un handicap à part entière. Le handicap psychique voit le jour en 2005 !


Avec la loi de 2005, nous voyons disparaitre la COTOREP (là encore, il me semblait important de le rappeler car beaucoup de personnes demeurent encore rattachées à la vision de la reconnaissance COTOREP, qui, par essence du fait des anciennes définitions du handicap, concernait effectivement des personnes atteintes de handicaps moteurs très lourds et/ou de déficiences intellectuelles ou sensorielles profondes) au profit des MDPH (Maison Départementales des Personnes Handicapées).


2018     Loi pour la « Liberté de choisir son avenir professionnel » qui maintient et renforce ses engagements en matière d’inclusion professionnelle des personnes en situation de handicap. Cette loi est extrêmement large et comprend 3 principaux volets dont un dédié à la thématique « handicap et emploi ». Les mesures phares que nous retiendrons ici sont :


le renforcement de l’obligation d’emploi de 6%, avec révision du taux tous les 5 ans


- l'atteinte des 6% uniquement par l’emploi direct, associé à une modification profonde du recours à la sous-traitance (des décrets doivent venir préciser l'impact de ce changement)


l’obligation de nommer un référent handicap dans toutes les entreprises de +250 salariés


- une modification des accords d’entreprises auprès de l’AGEFIPH


Enfin, pour clôturer cette première partie, nous souhaitions faire un zoom sur l’obligation d’emploi, telle qu'elle est définie aujourd'hui. Bien souvent, nous ignorons que l’obligation d’emploi ne concerne pas que les personnes ayant une RQTH (Reconnaissance en Qualité de Travailleur Handicapé) ! Voici la liste des bénéficiaires de l’OETH (Obligation d’Emploi des Travailleurs Handicapés) :


1. Les travailleurs ayant la Reconnaissance de la Qualité de Travailleurs Handicapés(RQTH) attribuée par la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées.


2. Les victimes d’accidents du travail ou de maladies professionnelles ayant entraîné une incapacité permanente au moins égale à 10 % et titulaires d’une rente attribuée au titre du régime général de Sécurité sociale ou de tout autre régime de protection sociale obligatoire.


3. Les titulaires d’une pension d’invalidité attribuée au titre du régime général de Sécurité sociale ou de tout autre régime de protection sociale obligatoire ou au titre des dispositions régissant les agents publics, à condition que l’invalidité des intéressés réduise au moins des deux tiers leur capacité de travail ou de gain.


4. Les personnes mentionnées à l’article L.394 du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guerre.


5. Les personnes mentionnées aux articles L.395 et L.396 du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guerre.


6. Les titulaires d’une allocation ou d’une rente d’invalidité attribuée dans les conditions définies par la loi nº 91-1389 du 31 décembre 1991 relative à la protection sociale des sapeurs-pompiers volontaires en cas d’accident survenu ou de maladie contractée en service.


7. Les titulaires de la carte d’invalidité définie à l’article L.241-3 du code de l’action sociale et des familles.


8. Les titulaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH).


Voilà ce que nous pouvions dire aujourd'hui sur le handicap et ce qui fait son Histoire. J’espère que ces quelques éléments partagés vous auront intéressés et vous auront surtout permis de mieux comprendre ce que signifie le mot « handicap ».


Cet article n’est en rien exhaustif et nous vous invitons à aller compléter cette première approche par des lectures mais surtout des rencontres ! Les personnes en situation de handicap sont les mieux placées pour expliquer leur parcours, leur quotidien, leurs contraintes, leurs ressources et leurs objectifs !


N’hésitez pas à nous suivre sur LinkedIn et Facebook et retrouvez l'ensemble de nos prestations sur notre site. Et pour plus d'informations, contactez-nous !



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